Paris, le 12 juillet 2022
Nous avons appris l’interpellation hier à Téhéran du cinéaste iranien Jafar Panahi, alors qu’il s’informait sur l’arrestation, survenue le vendredi 8 juillet, des réalisateurs Mohammad Rasoulof et Mostafa Aleahmad. Ces derniers ont été arrêtés pour « troubles à l’ordre public » alors qu’ils avaient appelé les forces de sécurité à « déposer les armes » face aux manifestations dénonçant l’effondrement meurtrier d’un immeuble d’Abadan et la corruption qui ronge cette affaire.
Mohammad Rasoulof, créateur multiprimé d’Un homme intègre et Le diable n’existe pas, avait déjà subi plusieurs condamnations, lui interdisant de quitter le territoire et de tourner des films. Jafar Panahi, réalisateur plusieurs fois récompensé de Taxi Téhéran et Le Cercle, avait également été condamné à une peine de prison, assortie d’une interdiction, pendant 20 ans, de quitter le territoire, d’écrire ou réaliser des films, de s’adresser aux médias. Tous deux ont bravé jusqu’à présent ces interdictions pour que leur cinéma continue à vivre et à traverser les frontières.
Nous condamnons avec fermeté l’arrestation de ces figures du cinéma iranien, la répression croissante exercée par le régime iranien à l’encontre des artistes et l’anéantissement progressif de la liberté d’expression et de création en Iran.
Les Cinéastes de L’ARP rappellent leur soutien indéfectible à tous les artistes qui voient leurs libertés bafouées et leur vie menacée, parce qu’ils ont, en eux, cette flamme de la création. Que cette flamme ne s’éteigne jamais.
Les Cinéastes de L’ARP