Les Cinéastes de L’ARP sont sous le choc : Jean-Jacques Beineix s’est éteint ce 14 janvier 2022. Membre fondateur de L’ARP, auteur, réalisateur et producteur, Jean-Jacques Beineix a été aussi l’un des virulents défenseurs, aux côtés de ses camarades, de l’Exception Culturelle, combat initié et mené par notre association. 

Cinéaste à part dans le cinéma français, réalisateur de films cultes qui ont inventé un style unique ayant inspiré nombre de jeunes cinéastes derrière lui, Jean-Jacques Beineix était un grand auteur qui avait su comprendre très tôt son époque. Plusieurs d’entre eux – Diva (1980) ou bien sûr 37°2 Le Matin (1986) sont aujourd’hui des classiques. D’autres, comme IP5 avec Yves Montand (1992) et La lune dans le caniveau (1983), méritent amplement d’être redécouverts. 

Les Cinéastes de L’ARP se souviennent aussi qu’il a filmé en 1994, à côté de ce qui est aujourd’hui notre Cinéma des Cinéastes, la transformation du Pathé Wepler de la Place de Clichy en multiplexe. Ce documentaire Place Clichy sans complexe, est un témoin précieux d’une période de grands changements pour notre secteur comme pour la ville. Jean-Jacques Beineix savait comme personne filmer son époque, son esthétique, mais aussi ses mutations. 

Réalisateur devenu écrivain, personnalité à fleur de peau, Jean-Jacques Beineix n’avait pas peur des mots. Il disait ne pas vouloir être aimé mais on l’aimait tout de même. Les Cinéastes de L’ARP adressent leurs plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

L’HOMMAGE DE SON AMIE PATRICIA BARDON

Jean-Jacques-Beineix s’éteint, au terme d’une lutte douloureuse et digne avec la maladie. 
Son style inimitable, comme sa grande exigence, l’ont rendu célèbre au delà de nos frontières, avec « Diva », « La lune dans le caniveau », « 37°2 », « Roselyne et les lions », « IP5 », « Mortel Transfert »…  Sans oublier son court métrage : « Le Chien de Monsieur Michel »… puis il a été absent du paysage cinématographique, malgré le nombre de ses admirateurs qui attendaient un prochain film. 
Il en a souffert, mais a continué de créer : documentaires, expositions, pièces de théâtre, sculptures, peintures, romans.
Il avait nombre de talents et jouait magnifiquement du piano.
Son plus grand témoignage restera son livre : « les chantiers de la gloire ».

Il a toujours défendu le dogme des Auteurs Réalisateurs Producteurs (ARP) dont il a été l’un des membres fondateurs, et n’a cessé de militer pour la liberté de créer.

C’était un homme en colère, souvent, mais aussi un ami capable de beaucoup d’attention, de gentillesse et d’affection. 

Mes condoléances vont à sa femme, Agnès Beineix, que j’admire, qui l’a accompagné avec amour et une présence indéfectible.
Condoléances à Frida, sa fille, qu’il aimait tant, et meilleurs voeux pour sa vie future, et pour qu’elle ait son talent.

Patricia Bardon
Cinéaste, membre de L’ARP et amie.

crédit photo : L’ARP-Maxime Grossier