Biographie
Costa-Gavras est né Constantin Gavras en Arcadie, à Loutra-Héraia le 13 février 1933.
A 22 ans, pour des raisons économiques et politiques, il quitte la Grèce et décide de partir à Paris pour faire des études. Inscrit à la Sorbonne avant d’intégrer l’Institut des Hautes Etudes Cinématographiques (IDHEC) en 1956, il fera de nombreux petits boulots pour survivre dans un Paris où le chômage n’existe pas encore.
Il débute comme assistant de grands réalisateurs – René Clair, René Clément, Henri Verneuil, Jacques Demy, Marcel Ophüls, Jean Giono, Jean Becker… – avant de se lancer lui-même dans la mise en scène. Avec des films politiques, Costa-Gavras abordera des sujets brûlants tout au long de son parcours de cinéaste, comme le coup d’état du général Pinochet dans Missing, le conflit Israélo-palestinien dans Hanna K., le Ku Klux Klan avec Betrayed, ou encore la traque des criminels de guerre dans Music Box avec Jessica Lange et Armin Mueller-Stahl. Il reçoit l’Ours d’Or au festival de Berlin.
En 1965 son premier film, Compartiment tueurs, réunit une pléiade d’acteurs connus, Yves Montand, Simone Signoret, Jacques Perrin, Charles Denner… Le film est un grand succès, il est salué par la critique pour la maîtrise de la mise en scène.
Suit Un homme de trop, drame situé pendant la résistance française contre les nazis. Costa-Gavras traitera à nouveau de cette période en 1975 avec Section spéciale, sur la loi scélérate et rétroactive du gouvernement de Vichy. Il reçoit le prix de la mise en scène au Festival de Cannes.
L’été 68 à Alger il tourne Z. Sorti en 1969, tiré du roman de Vassílis Vassilikós, le film relate l’assassinat du député grec Lambrákis à Salonique en 1963. Acclamé par le public et récompensé par cinq nominations aux Oscars, le film remporte deux statuettes, le grand Prix Spécial du Jury à l’unanimité et le prix d’interprétation pour Jean-Louis Trintignant dans le rôle du « petit juge » au Festival de Cannes, et des dizaines d’autres prix partout dans le monde. Z devient un véritable phénomène politique et culturel.
En 1970, L’Aveu, avec le couple Montand – Signoret, sur les procès staliniens, rencontre également un immense succès et déchaîne les passions.
Etat de siège en 1973. A travers la prise d’otage d’un ambassadeur américain en Uruguray, c’est le thème de la mainmise des Etats-Unis sur nombre de pays, notamment d’Amérique latine. Il reçoit le prix Louis-Delluc.
Sur ce même thème suivra quelques années plus tard Missing, sur le rôle des services secrets américains dans la chute d’Allende et leur responsabilité dans l’exécution de Charles Horman au moment du coup d’état. Son premier film américain tourné en 1981. Le film sera nommé trois fois aux Oscars – meilleur film, scénario, acteur – il obtiendra la statuette pour le scénario, et au festival de Cannes il recevra la Palme d’or et Jack Lemmon le prix d’interprétation.
Entre-temps, Costa-Gavras réunit Romy Schneider et Yves Montand dans Clair de femme (1979), adaptation du livre de Romain Gary.
Après deux films tournés en France, Conseil de famille, avec Johnny Halliday et Fanny Ardant sur une famille de cambrioleurs de haute précision et La petite Apocalypse sur l’arrivée prémonitoire dans la classe dirigeante d’ex-gauchistes, Costa-Gavras retrouve les Etats-Unis en 1997 avec Mad City. Le film, interprété par John Travolta et Dustin Hoffman a pour thème la manipulation de l’information par les grands médias américains.
En 2001 il signe Amen, avec Mathieu Kassovitz. Le film, qui dénonce le silence du pape Pie XII et l’attentisme du Vatican pendant l’Holocauste, fait scandale et déclenche une très forte polémique. Il reçoit avec Jean-Claude Grumberg le César du meilleur scénario.
Dans Le Couperet en 2005, José Garcia incarne un cadre au chômage dans l’industrie du papier qui assassine les uns après les autres les cinq candidats potentiels au poste qu’il convoite. Costa-Gavras y conjugue film noir et analyse acérée de la très sauvage modernité néolibérale.
Puis il s’engage en 2009 dans une odyssée des temps modernes avec Eden à l’ouest sur un migrant qui fuit son pays, échoue en Grèce avant d’arriver à Paris, qu’il espérait être ville d’espoir.
Enfin en 2012 il réalise Le Capital avec Gad Elmaleh. Le film explore avec précision la dérive et la corruption du système financier.
Costa-Gavras est marié depuis 1968 avec Michèle Ray, divorcée un enfant. Journaliste avant de devenir productrice. A eux deux ils ont quatre enfants. Patrick, Alexandre, Julie, Romain. Huit petits-enfants. Et trois arrières-petites-filles.
Président de la société des Réalisateurs de Films
Président de la Cinémathèque française Président du Festival Cinémémoire (année de sa création)
Vice-Président du 1er siècle du cinéma (Président Michel Piccoli)
Président de la Berlinale, festival international du film de Berlin
Président du Festival du cinéma américain de Deauville
Réélu à l’unanimité Président de la Cinémathèque française